Le Sénégal fait face à une crise numérique inédite : une cyberattaque revendiquée cible la DGID (Direction Générale des Impôts et Domaines). Le groupe Black Shrantac affirme avoir volé près d’un téraoctet de données fiscales et administratives. zataz.com+1 Cette attaque pourrait être l’une des plus graves jamais subies par une institution publique au Sénégal, avec des répercussions dramatiques pour l’État et les citoyens.
Dans cet article, nous analysons les causes probables, les conséquences, les mécanismes de défense indispensables, et proposons un plan d’action rigoureux pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.
Sommaire
Toggle1. Contexte & ampleur de l’attaque
Selon les revendications publiées, 1 To de données sensibles auraient été exfiltrés. zataz.com+2zataz.com+2 Le montant de la rançon exigée avoisinerait 6,5 milliards de FCFA (≈ 10 millions d’euros) selon certains médias locaux. DAKARACTU.COM+2sikafinance.com+2
Les systèmes numériques de la DGID auraient été totalement paralysés, rendant inaccessible la plupart des services en ligne (paiement des impôts, accès aux déclarations fiscales). Senenews+2La Vie Sénégalaise | SENEGAL+2
Cette cyberattaque s’inscrit dans une logique de double extorsion (« ransomware + fuite de données») : d’une part chantage pour effacer les fichiers, d’autre part diffusion ou vente des données exfiltrées.
2. Causes possibles et failles exploitées
a) Infrastructure mal sécurisée
Les institutions publiques au Sénégal utilisent des architectures parfois anciennes, sans cloisonnement strict entre les réseaux sensibles. Cela facilite l’accès transversal.
b) Gestion des accès & identifiants faibles
Une faille fréquente est l’usage de mots de passe simples ou réutilisés, et la mauvaise gestion des privilèges administratifs.
c) Ingénierie sociale & phishing
Même avec de bons systèmes techniques, la faille humaine reste critique : un email piégé ou une pièce jointe maligne suffit souvent à ouvrir une porte dérobée.
d) Absence de surveillance proactive
Sans système de détection d’intrusions (IDS/IPS), les incursions peuvent passer inaperçues pendant des semaines.
e) Manque de protocoles de réponse & résilience
L’absence d’un plan de réponse aux incidents (IRP), de sauvegardes chiffrées ou de redondance augmente la gravité des attaques.
3. Impact & risques encourus
Risques institutionnels
Perte de confiance citoyenne envers l’administration fiscale.
Interruption des recettes fiscales essentielles, ce qui peut fragiliser le budget de l’État.
Déstabilisation des services publics dépendants des données fiscales.
Risques pour les citoyens
Usurpation d’identité, fraude fiscale ou bancaire.
Utilisation des données pour du phishing ciblé.
Atteinte à la vie privée : divulgation de données personnelles (numéros d’identification, revenus, etc.).
Risques juridiques & réputation
Plainte possible auprès de la Commission de Protection des Données du Sénégal (CDP) pour manquement à la sécurité. Wikipédia
Sanctions, audits ou mesures correctives imposées par les autorités nationales et internationales.
Impact diplomatique : remise en question de la capacité du pays à protéger ses infrastructures critiques.
4. Bonnes pratiques & plan de défense renforcé
4.1 Gouvernance & réglementation
Mettre à jour le cadre juridique national, aligné avec les standards internationaux (RGPD, ISO 27001).
Renforcer la CDP (Commission de Protection des Données Personnelles) pour qu’elle contrôle, sanctionne et guide les institutions. Wikipédia
Adopter une politique nationale de sécurité numérique (cyber stratégie, standards obligatoires pour les administrations).
4.2 Audit et évaluation de sécurité
Réaliser des audits externes périodiques (tests d’intrusion, Red Team).
Cartographier les zones de risques critiques (bases de données, serveurs d’authentification).
Mettre en œuvre une segmentation stricte du réseau.
4.3 Sécurisation technique
Déployer des pare-feu de nouvelle génération, SOCs / SIEM pour corréler les événements.
Chiffrement des données au repos et en transit.
Rotation régulière des mots de passe & usage obligatoire de 2FA (authentification à deux facteurs).
Mises à jour régulières des systèmes et correctifs de sécurité.
4.4 Formation & culture de sécurité
Former l’ensemble des agents publics aux risques cyber, phishing, bonnes pratiques.
Mettre en place des simulations « phishing test » internes.
Créer une culture de vigilance numérique : chaque agent devient un maillon de défense.
4.5 Plan de réponse aux incidents & résilience
Établir un plan IRP (Incident Response Plan), avec rôles définis et procédures d’escalade.
Sauvegardes chiffrées, tests de restauration périodiques.
Coopération internationale (Interpol, agences de cybersécurité) en cas d’attaque transfrontalière.
Stratégie de communication transparente en cas de fuite (notification aux citoyens, etc.).
5. Plan d’action concret pour l’État sénégalais
Commission technique spéciale pour enquêter, faire le bilan, reconstruire l’architecture DGID.
Budget urgent pour renouveler l’infrastructure numérique.
Partenariat avec experts internationaux en cybersécurité (firewalls, audits, SOC).
Campagne nationale de sensibilisation auprès des citoyens et des fonctionnaires.
Adoption rapide d’un cadre législatif renforcé (mise à jour de la loi 2008-12, sanctions plus fortes).
👮 Note de responsabilité légale & éthique
Cet article a pour seul objectif d’informer, de sensibiliser aux enjeux de cybersécurité et de proposer des mesures de défense.
Aucune donnée sensible, document officiel ou matériel piraté n’est exposé.
Les événements rapportés sont basés sur des revendications publiquement disponibles et des médias reconnus (Zataz, SeneNews, DakarActu, Le Quotidien).
En aucun cas il ne s’agit d’une accusation directe contre une institution sans enquête officielle.
Ce texte ne constitue pas une expertise judiciaire ou une consultation légale.





